Sam’s Orchid
Un roman envoûtant sur le désir, la mémoire et l’étrange vie après la mort du cinéma
Du double finaliste du Prix Trillium Daniel Soha nous vient Sam’s Orchid, une œuvre littéraire riche et stratifiée qui brouille les frontières entre fiction et mémoire, glamour et chagrin.
Raconté en deux registres — un « conte moral » enveloppé dans une fiction historique et un essai autobiographique candide — le roman déroule la vie et le mythe de Samantha Chadwick, actrice fascinante mais oubliée, dont la carrière fut lancée — et brisée — par un seul film scandaleux.
Obsédé par l’image de Sam et hanté par un film qui n’aurait jamais dû exister, Péter, professeur hungaro-américain et cinéphile, entreprend une quête transcontinentale pour découvrir la vérité sur sa vie. Leur rencontre dans un café de Milan devient la porte d’entrée d’un monde où le cinéma façonne la mémoire, où la réalité est fluide et où le désir — comblé ou frustré — laisse des cicatrices durables.
Situé sur fond d’Europe d’après-guerre, de cinéma underground et du Londres bohème, Sam’s Orchid est à la fois rêverie érotique, enquête philosophique et ode à l’étrange immortalité que le film peut conférer. C’est aussi une histoire de confrontation : des hommes avec leur passé et des femmes avec les rôles que le monde leur impose.
Avec des clins d’œil à Alberto Moravia, Fellini et au mythe érotique des années 1970 et 1980, Soha compose une méditation envoûtante sur l’amour, la perte et la beauté dangereuse de l’écran.
Inclut un essai en épilogue : « Georges Cardona et l’énigme du film volé – Quand la Nouvelle Vague a refusé de mourir. »
“Sam’s Orchid est un tour de force, qui nous apporte en profondeur des perceptions intellectuelles et historiques de la culture pop, et notamment du porno, par un récit étroitement contrôlé. À mon avis, Daniel Soha est un auteur et un penseur de tout premier plan, et mon intérêt pour ce qu’il a à dire ne faiblit pas. […] Ce roman, à la fois exhaustif et circonscrit, n’a pas besoin d’introduction pour configurer ou aborder ses études de personnages ou ses thèmes. L’histoire de Sam et de son ou ses amoureux, qui ne manque jamais d’être convaincante, échappe largement aux rengaines. […] Je dirais qu’en majeure partie, Soha gère les questions de genre avec beaucoup de talent, ce qui n’est pas une mince affaire compte tenu de la disparité qu’il y a entre les périodes où l’art et la vie de Sam se déroulent et sa propre position d’écrivain, plus contemporaine.”
J. Andrew Wainwright
Écrivain et universitaire